CRIMES DE LA RN 20 « L'APPEL A TEMOINS CONTINUE »
Printemps 2008, les enquêteurs de l'Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP) ont pu relancer l'enquête sur les "crimes dits de la RN 20".
Quatre meurtres de jeunes femmes commis entre 1980 et 1983 près d'Etampes (Essonne) sont, en effet, peut être résolus grâce à un Kleenex taché de sperme retrouvé près de l'une des victimes.
Agé de 47 ans, cet habitant du nord de l'Essonne, dont l'ADN récupéré sur le kleenex a pu être identifié, dans le Fichier national des empreintes génétiques, puisque il a déjà été arrêté pour de petits délits. En effet, Le suspect a été condamné, ces 15 dernières années, à une dizaine de reprises pour des délits mineurs, bagarres, violences, vols avec violences et tentative de proxénétisme. "Ce n'est pas un grand voyou", indique-t-on de source judiciaire .Il a été placé en garde à vue, jeudi 14 mai, 29 ans après les faits...Mais faute de preuves à son encontre, il a été libéré vendredi 15 mai
Car "Le Kleenex tâché de sperme, retrouvé à proximité du corps de l'une des 4 victimes, ne prouve pas forcément l'auteur du crime", précise-t-on de source judiciaire. "Cet élément ne fait que marquer sa présence à un moment donné sur les lieux".
Bien que ces 4 affaires soient aujourd'hui prescrites, il est important pour les familles des victimes de connaître le(s) meurtrier(s).
Toute information ou souvenirs détenus seront les bienvenus.
Points communs entre les victimes
Tous les corps ont été retrouvés dans un secteur d'une poignée de Kms au sud d'Etampes.
A chaque fois : des femmes au profil étrangement similaire, blondes, plutôt menues. « Pour trois de ces filles au moins, nous sommes persuadés que le tueur est un seul et même homme », nous confiait en mars Gilles Leclair, nommé la semaine dernière patron de la sécurité en Corse, et qui dirigeait à l'époque la brigade criminelle de Versailles, en charge de ces enquêtes.
Personnes à Contacter
Commissaire Eddy Kling, du service régional de police judiciaire (SRPJ) de Versailles, à court de pistes.
Gilles Leclair, qui, en tant qu'ancien chef de la Crim de Versailles, a enquêté sur les "meurtres de la RN
Suspicions mais pas de preuves matérielles contre Michel FOURNIRET (Voir article sur blog)
A cette époque, celui que la presse surnomme "l'ogre des Ardennes" , Michel Fourniret vivait à une cinquantaine de kilomètres de là et avait été interrogé à l'époque au sujet du premier meurtre, celui de Michèle COUTURAT.
Une Peugeot 504 a été aperçue près du château d'eau, ce qui est attesté par des empreintes de pneus. Le suspect, propriétaire d'un véhicule similaire, a admis travailler dans la région, fréquenter un garage d'Etampes et s'intéresser aux auto-stoppeuses. Ne disposant d'aucune preuve irréfutable, les enquêteurs l'ont ramené dans sa cellule après deux petites heures d'audition.
Il concevait à cette époque des machines pour les cordonniers. Il a été interpellé le 23 mars 1984 après avoir agressé sexuellement une automobiliste de 20 ans à Ormoy (Essonne), à une trentaine de kilomètres de Mondésir... Michel Fourniret leur a aussitôt avoué quatorze agressions similaires commises entre 1977 et 1984 dans l'Essonne, les Yvelines et l'Eure-et-Loir: étrange attitude, comme s'il voulait focaliser l'attention sur ces seules affaires. Lesquelles lui vaudront d'être condamné en 1987 à sept ans de prison, dont deux avec sursis.
Victimes
11.03.1980 Michèle COUTURAT
Michèle Couturat, prostituée occasionnelle à Paris, originaire des Charentes Maritimes a été pendue au bout d'une corde dans un château d'eau au bord de la RN 20, au lieu-dit Mondésir. Elle avait 17 ans, et a été aperçue quelques jours avant faisant du stop à la porte d'Orléans.
Elle n'a pas été violée mais du sperme est retrouvé sur son corps. Cette jeune fille avait l'habitude de faire de l'auto-stop pour descendre dans le sud-ouest. Trois jours avant sa mort, elle aurait été aperçue Porte d'Orléans à Paris. pour descendre dans le Sud-Ouest
Le 1er juin 1984, Michel Fourniret, alors incarcéré à Fleury-Merogis pour une agression sexuelle, est placé en garde à vue dans le cadre de cette affaire. Un témoignage, corroboré par des traces de pneus relevées à proximité du chateau d'eau, laisse entendre qu'une Peugeot 504 se trouvait sur les lieux du crime.
Michel Fourniret possédait à l'époque une Peugeot 504 et a reconnu, lors de son interrogatoire, fréquenter régulièrement la région d'Etampes (fréquentation notamment d'un garage ) et s'intéresser aux auto-stoppeuses. Faute de preuves matérielles, cette piste avait alors été abandonnée par les enquêteurs. Parmi les points communs avec ces crimes connus, on peut noter que le corps de Michèle Couturat a été abandonné à proximité d'un transformateur comme celui d'Isabelle Laville en 1987 dans l'Yonne. De plus le noeud de corde qui a servi à sa pendaison était particulièrement sophistiqué. Or Michel Fourniret était expert en la matière.
25 Décembre 1980 Sylvie Le Hellocq
Sylvie Le Hellocq, une serveuse bretonne de 20 ans, est découverte, par un promeneur, nue sous une bâche en plastique par un promeneur près d'une aire de stationnement de la RN 20en bordure de la RN 20, au niveau de la côte de Rougemont, à quelques encablures d'Etampes à 3 km du château d'eau. La veille , elle faisait du stop porte de Saint-Cloud pour rentrer en Bretagne à l'occasion des fêtes de fin d'année. La jeune fille n'a pas été violée par son agresseur.
14 juillet 1982 Christine Duvauchelle
Cette concierge rue Pascal à Paris de 26 ans a quitté quelques jours avant son domicile pour ne plus jamais y retourner. Elle est retrouvée recroquevillée en chien de fusil à l'orée d'un bosquet d'arbres près de l'aérodrome de Mondésir.
Elle n'a pas subi de violences sexuelles et est morte par asphyxie mais a reçu des coups de tournevis. Selon son compagnon, Christine Devauchelle aurait disparu dans la soirée après être sortie boire un café. Les enquêteurs doutent pourtant du scénario approximatif fourni par cet homme réputé violent et alcoolique. Ils pensent tenir le coupable. Le suspect bénéficiera pourtant d'un non-lieu. « Michel Fourniret a avoué en 2004 avoir tué Natachais Danais en novembre 1990 en la poignardant avec un outil de cordonnier ».
07 Août 1983 : Pascale LECAM
21 ans bretonne.Un promeneur l'a découverte gisant étranglée dans un champ à proximité d'un étang de Bruyères-le-Châtel à 3 km de la RN 20, au nord d'Etampes.La victime a été violée avant d'être tuée à coups de pierre et de tournevis.
Sur quelques centimètres carrés de Kleenex trouvé à côté du corps, une trace ADN a été identifiée par les policiers. Ce qui a amené à la Garde à vue dont nous parlions en début d'article. La découverte de Pascale Lecam sera la dernière de cette macabre série.
Cette étudiante travaillait comme secrétaire intérimaire et était logée chez sa soeur avenue Ledru-Rollin à Paris. La veille de sa disparition elle avait un rendez-vous avec un inconnu au pub Saint-Germain le samedi après-midi. Cet homme n'a jamais pu être identifié.
Après cette quatrième agression, la série criminelle de la RN 20 s'est interrompue.
Michel Fourniret est incarcéré huit mois plus tard et a ensuite quitté la région à sa sortie de prison.