Quantcast
Channel: Meurtres en tout genre
Viewing all articles
Browse latest Browse all 35

QUAND L'ADN PARLE ET QUE L'HOMME SE TROMPE

$
0
0

  

L'ADN A PARLE : COMMENT PEUT ON PERDRE DES ANNEES PASSEES SUR UNE ENQUETE ORIENTEE SUR UNE ERREUR ?

 

PREAMBULE D'UNE HISTOIRE INVRAISEMBABLE 

« L'affaire dite du Fantôme d'Heilbronn est non élucidée à ce jour et est considérée comme étant "la plus grande énigme criminelle de ce siècle". Elle s'étale à présent sur une période de 15 longues années. Le premier meurtre connu date de l'année 1993 et les derniers des années 2007 et 2008. 

L'identification et l'arrestation du Fantôme d'Heilbronn mobilisent à plein temps plus de 100 policiers en Allemagne et autant en Autriche. Plus de 1400 pistes différentes ont été suivies, plus de 2000 vérifications d'ADN ont été pratiquées, sans résultats probants à ce jour.On lui attribue à ce jour 6 victimes potentielles. »

 

Dernière Minute Mars 2009 La vérité éclate ! 

La tueuse "fantôme" soupçonnée de dizaines de crimes en Allemagne n'a jamais existé: l'ADN relevé était celui d'une employée de l'entreprise qui fournissait le matériel médical à la police! 

Le parquet d'Heilbronn (sud-ouest de l'Allemagne) a confirmé qu'une mystérieuse tueuse en série traquée depuis 16 ans baptisée le "fantôme" n'avait jamais existé et que les bâtonnets de prélèvement sur lesquels avait été trouvé son ADN étaient "contaminés". Le parquet a précisé dans son communiqué que l'ADN appartenait en fait "à une salariée d'une entreprise du sud de l'Allemagne". Il a ainsi implicitement confirmé les informations publiées mercredi par le site internet de l'hebdomadaire Der Spiegel, qui affirmait qu'il s'agissait d'une salariée d'une entreprise de matériel médical fournissant la police. 

Une fausse piste pendant des années ++>  

Par ailleurs, "l'institut de médecine légale de Homburg (Sarre, ouest du pays) a réalisé des tests démontrant que des bâtonnets non utilisés portaient l'ADN d'UWP (acronyme "officiel" du "fantôme", pour "Personne de sexe féminin inconnue")", ajoute le communiqué. 

La trace d'ADN féminin à l'origine des spéculations sur l'existence de cette "serial killeuse" avait été retrouvée sur les lieux du meurtre d'une policière de 22 ans, abattue d'une balle en pleine tête le 25 avril 2007 à Heilbronn, sans mobile apparent. Cet ADN avait également été mis en cause dans des dizaines d'autres crimes et délits en Allemagne, en France et en Autriche ces 16 dernières années.

La découverte de cette contamination qui a mis les enquêteurs sur une fausse piste pendant des mois "ne remet pas en cause la valeur probante des tests ADN" dans leur ensemble, s'est défendu le parquet. 

Outre le meurtre de la policière d'Heilbronn qui avait particulièrement ému le pays, la tueuse "fantôme" était notamment soupçonnée d'avoir tué une retraitée de 62 ans en 1993 et un homme de 61 ans en 2001, dans le sud-ouest de l'Allemagne, des affaires non résolues à ce jour. 

Son "parcours", selon l'enquête, l'avait même menée en France: en 2004, le fameux ADN avait été repéré sur une arme factice utilisée lors d'un vol avec violence impliquant des Asiatiques à Arbois, dans le département du Jura. 

La thèse d'une contamination préalable des bâtonnets avec lesquels étaient effectués les relevés avait pris de la substance après un triple meurtre de concessionnaires automobiles géorgiens à Heppenheim (Hesse, centre du pays), auquel le "fantôme" ne pouvait pas être mêlé, d'après les constatations. 

Dans un article paru en mai 2008 (source l'Express), notre correspondante en Allemagne notait d'ailleurs "le parcours chaotique" de la tueuse, "dont le profil ne semble jamais vouloir se préciser": "les «pistes de travail» partent dans toutes les directions: la personne recherchée a consommé ou vendu de la drogue, a été en contact avec des Sinti ou des gens du voyage et, à plusieurs reprises, a trempé dans le commerce de voitures. Si elle n'a sans doute pas de domicile fixe -on a retrouvé son ADN sur des gâteaux secs dans une caravane où elle a dû passer la nuit- elle a plusieurs points d'attache, où elle revient régulièrement: Heilbronn, Fribourg et Linz, en Autriche. Par ailleurs, elle a su organiser la logistique nécessaire à certains de ses crimes ou délits. Elle n'est donc pas solitaire." C'était trop incroyable pour être vrai...

 

Retraçons l'histoire invraisemblable de cette erreur, qui a amené une enquête vieille de 15 ans à repartir à Zéro !

 Ses victimes

23.05.1993. Découverte du cadavre d'une retraitée Liselotte Schlenger de 62 ans étranglée à son domicile par un lien qui sert à lier les bouquets de fleurs, dans le village d'Idar-Oberstein (Rhénanie-Palatinat). On relève plusieurs traces d'ADN notamment sur une tasse à café appartenant à la vieille dame. L'analyse de la trace génétique par la police scientifique est formel: l'ADN appartient à une femme. . De l'argent a été volé au domicile de la retraitée.

de 1994 à 2000 Pas de meurtre connu durant cette longue période. La tueuse ne fait pas apparemment pas parler d'elle (du moins pas de crime connu ou de trace d'ADN trouvée). Les policiers pensent qu'elle a peut-être décidé de se mettre définitivement au vert, ou bien qu'elle a dû faire face à une ou plusieurs maternités, qu'elle est peut-être en prison ou tout simplement morte.

2001. A Fribourg (Bade-Wurtemberg), à 500 kilomètres du 1er crime connu, on découvre le cadavre d'un biffin Josef Walzenbach de 61 ans se disant "brocanteur", à son domicile. On l'a étranglé avec sa ceinture et on lui a défoncé le crâne pour l'achever avec une sauvagerie et une barbarie peu communes, dans la ville de Fribourg...et toujours le même ADN trouvé à plusieurs endroits de la pièce où a été commis le meurtre, notamment sur un tiroir. De l'argent a été volé au domicile du retraité.

jusqu'en avril 2007 on retrouve épisodiquement la trace d'ADN du Fantôme qu'on a relevé sur 30 lieux différents, en Allemagne en Autriche mais aussi en France dans le Jura lors de cambriolages de domiciles, de bureaux, d'établissements hôteliers ou de supermarchés, de caravanes, de cabanes de jardins-ouvriers, de braquages ou de vol de voitures.

Lors d'un règlement de compte entre gens du voyages de la même famille qui ont blessé gravement une personne. A Worms (Rhénanie-Palatinat), à l'occasion d'une violente dispute par balles entre deux frères, des Tsiganes Sinti, on relève également la trace génétique de la tueuse sans visage sur l'une des douilles de balles tirées

 

L'une de ces balles a en effet été manipulée en amont par la «personne recherchée de sexe féminin», comme l'appellent les enquêteurs dans leur jargon policier, mais la piste n'aboutit toujours pas: l'un des deux frères affirme que l'arme appartenait à son père décédé et l'autre se tait.

A Gerolstein (Rhénanie-Palatinat), en 2001,un gamin se blesse en marchant sur une seringue. Les parents en font analyser le contenu. Résultats: des restes d'héroïne et toujours la même signature.  Cela pourrait laisser penser que la tueuse serait une "junkie" prête à tout pour trouver sa dose...mais pour les enquêteurs rien dans cette affaire ne semble vraiment avéré, car la tueuse est d'une rare intelligence et semble bien capable de brouiller les pistes.

La tueuse traquée par la police allemande a, au moins une fois, séjourné en France. C'était en septembre 2004, à Arbois, dans le Jura. Elle pourrait alors avoir participé à l'agression d'un couple de commerçants ambulants.

 

L'homme et la femme sont séquestrés à leur domicile et dépouillés d'une somme de 3 000 euros en liquide, de bijoux et d'un lingot d'or. Quatre suspects sont interpellés par les gendarmes. Ceux-ci saisissent chez les victimes une arme factice, un pistolet à billes sur lequel ils relèvent une trace d'ADN. C'est celle de l'inconnue. Il n'est pourtant pas certain qu'elle ait été présente au moment du «saucissonnage» des commerçants. 

Lors du procès, devant la cour d'assises du Jura, elle n'est pas évoquée par les accusés. Et le pistolet à billes portant son ADN ne semble pas être en relation directe avec l'agression, qui a été commise à l'aide d'un revolver et d'un couteau. Un mystère de plus...

25 avril 2007 Sur un parking dans la ville d'Heilbronn (Bade-Wurtemberg) deux jeunes policiers en tenue qui déjeunaient tranquillement à l'ombre dans leur BMW sur une aire de stationnement entre deux missions ont reçu chacun une balle dans le crâne tirée par surprise et sans sommation.

C'est une exécution pure et simple qui remplit les policiers d'effroi. Michèle Kiesewetter une jeune policière de 22 ans décède sur le coup. Son collègue Martin A.(25ans) est évacué entre la vie et la mort. Il ne sortira du coma que trois semaines plus tard, mais ne gardera aucun souvenir de l'attaque dont lui et sa collègue décédée ont été victimes. Sur cette place très passante du centre de Heilbronn, 120.000 habitants, des témoins ont entendu deux coups de feu mais personne n'a rien vu. Depuis, les 2400 pistes explorées n'ont rien apporté de concluant.

La mystérieuse empreinte est cette fois découverte dans le véhicule des deux policiers. Alors que, tout près de là, se trouvait un campement de gens du voyage et que l'on montait les stands d'une fête foraine, personne n'a rien vu. Ou rien voulu voir.

En février 2008 Dans une rivière proche d'Heppenheim les hommes-grenouilles de la police criminelle repêchent les corps de 3 hommes de nationalité géorgienne venus en Allemagne acheter des Mercedes d'occasion tués pour deux d'entre eux d'une balle dans le crâne. Le troisième ayant été étouffé ou étranglé. La voiture du suspect n° 1 est passée au peigne fin: 80 signatures ADN y sont relevées... dont celle du fantôme d'Helbronn.

Enquête et condamnation

Un portrait robot a même été diffusé le 09 avril 2008 mais, les traits présentés semblent très masculins. Certains policiers croient à l'hypothèse d'un transexuel.

Son ADN a été retrouvé sur trente scènes de crime. En l'occurrence des traces de salive, de la sueur, des cheveux, des particules de peau. Le tout, prélevé dans un rayon de 400 kilomètres sur trente scènes de crime et lieux d'enquête en Allemagne, en Autriche et en France (pour l'une d'entre elles), appartient à une même personne de sexe féminin.

Le Plus
 

Une récompense est offerte aux témoins ou complices qui permettront l'arrestation de "Fantôme

d'Heilbronn" , qui a été portée à 150.000 euros en mai 2008.

Profil émis par les policiers du fantôme d'Helbronn
 

La personne recherchée a consommé ou vendu de la drogue

A été en contact avec des Sinti ou des gens du voyage et, à plusieurs reprises

A trempé dans le commerce de voitures.

N'a sans doute pas de domicile fixe (on a retrouvé son ADN sur des gâteaux secs dans une caravane où elle a dû passer la nuit)

A plusieurs points d'attache, où elle revient régulièrement: Heilbronn, Fribourg et Linz, en Autriche.

Par ailleurs, a su organiser la logistique nécessaire à certains de ses crimes ou délits. Elle n'est donc pas solitaire. «Elle a toujours agi en compagnie de quelqu'un, précise Peter Lechner, de la police criminelle de Heilbronn. Mais ce n'était jamais la même personne.»

 


Viewing all articles
Browse latest Browse all 35

Trending Articles